L’enfant intérieur et ses blessures

Comment se créé les blessures émotionnelles concrètement ?

Je vais vous l’expliquer avec une de mes blessures.

Je devais avoir quatre ou cinq ans. Dans le bureau de mon père, il y avait une porte qui donnait dans une petite pièce, un débarras.

Curieuse comme je l’étais, je me suis aventurée et j’ai découvert avec mes yeux d’enfants une montagne de jouets. Je me souviens de ce moment magique. Il y avait des poupées et d’autres jouets, mais je me souviens surtout des poupées. De grandes poupées géantes. Elles étaient aussi grandes que moi !

Arrive Noël, nous étions en famille, et la distribution des cadeaux. Je me souviens recevoir ce que j’avais commandé au Père Noël, « une table à repasser et un fer » pour faire comme maman. Je me souviens aussi que mes cousines ont reçu chacune une de ces poupées géantes. Mais pas moi !

La petite fille que j’étais a été blessée de ne pas avoir reçu elle aussi une poupée.

J’ai reçu le cadeau commandé pourtant, mais pas la poupée. Je me souviens d’avoir été blessée, je me souviens de ce sentiment de mise à l’écart, je l’ai vécu comme un rejet.

Cette émotion m’appartenait car mes parents m’avaient offert ce que j’attendais !

Mais la petite fille que j’étais avait aussi envie de cette poupée, et eux ne le savaient pas !

Ce moment-là a créé chez moi une blessure. Une blessure de rejet !

Oui, elle est loin, ancienne, et l’on pourrait penser qu’elle n’aurait pas eu d’impact, mais en réalité, cette blessure non exprimée a fait son chemin, s’est installée et a créé un sentiment chez moi que je n’étais pas aimée de mes parents. Cette blessure inconsciente me murmurait silencieusement que je ne méritais pas…

Ma personnalité, entre autres, s’est bâtie sur cette croyance.

Ce n’est pas cet événement seul qui a ancré la blessure, mais le fait qu’il ait fait écho à d’autres moments, petits ou grands, où j’ai ressenti inconsciemment ce décalage, cette impression de ne pas être pleinement vue ou choisie.

Ce qu’il faut savoir, c’est que tout au long de notre enfance, nous vivons des situations similaires, ou du moins des situations qui nous impactent et qui ne sont pas toujours exprimées.

Bien sûr, ici je ne parle pas de maltraitance, d’abus, etc. C’est pour moi un autre sujet que je pourrais aborder plus tard.

Ces blessures sont autant de cicatrices cachées par les masques que nous avons appris à porter pour nous protéger, pour ne plus avoir à ressentir cette émotion qui a fait souffrir l’enfant que nous étions.

Certes, ces masques nous protègent, mais ils nous empêchent aussi de nous révéler, de devenir qui nous sommes au fond de nous. Ils nous empêchent de rayonner, de déployer notre véritable personnalité !

Ce sentiment de mise à l’écart, d’être invisible malgré ma présence, est typique de la blessure de rejet. Ce n’était pas un abandon physique, mais une sensation d’inexistence dans le regard des autres à ce moment précis.

On parle d’aller guérir l’enfant intérieur.

Guérir l’enfant intérieur, c’est faire la paix avec cette part de nous blessée. Parfois, le simple fait d’exprimer, de conscientiser, d’accepter, de comprendre ce qui s’est joué à ce moment-là suffit à guérir cette part de nous enfant.

Guérir l’enfant intérieur, c’est aussi oser revisiter ces souvenirs avec douceur, parler à cette petite fille blessée, lui dire ce qu’elle avait besoin d’entendre à ce moment-là.

Me concernant, si j’avais à ce moment là exprimé à mes parents ma déception, j’aurais pu entendre peut-être ces mots : « Ce n’est pas parce que tu n’as pas eu la même chose que tes cousines que tu comptes moins. Ton cadeau était choisi avec amour, mais je comprends que tu aurais aimé une poupée aussi. »

Ces mots qui auraient permis à l’enfant que j’étais de se sentir écoutée, comprise et rassurée sans invalider mes émotions.

Le but n’est pas d’effacer la déception, mais de montrer qu’elle est légitime et entendue, tout en renforçant le sentiment de sécurité affective.

Dans ma pratique, j’accompagne ce processus grâce à des méditations guidées spécifiquement conçues pour entrer en contact avec l’enfant intérieur.

Ces méditations sont construites et personnalisées pour permettre à chacun d’explorer ses souvenirs, de libérer ses émotions enfouies, et de retrouver un espace de douceur et de guérison profonde.

Car c’est en prenant soin de cette part de nous, en l’écoutant et en la rassurant, que nous pouvons enfin nous épanouir pleinement. Si vous vous sentez prêts, prenez cet instant pour vous.

Parfois, ces mots simples suffisent à apaiser des années de silence intérieur.